ORTIZ, "Mañungo", Rafael (Cienfuegos 1908- La Havane 1994)

Rafael étudie la guitare dans sa ville natale  où il organise un dúo avec Rafael IBARRAGORI puis il rejoint successivement les principaux sextetos de Cienfuegos qui émergent au cours des années le « SAN CARLOS »,  « Las MELODÍAS de RAMITO »… Il devient aussi chanteur de l’orchestre local de Paco HERNÁNDEZ.  Il fonde le « SANTA CECILIA » en 1926 pour lequel il compte sur la voix d’un jeune talent qu’il découvre Marcelino « Rapindey » GUERRA. « Mañungo » emmène son sexteto à La Havane cette même année et au retour le rebaptise « SEXTETO CIENFUEGOS ».  La formation gagne un concours local en 1929 et retourne dans la capitale où  Rafael ORTIZ s’installe et  commence à travailler au cabaret El Infierno.


Il est remarqué par  Manuel BORGELLÁ qui l’invite à rejoindre son « TÍPICO SANTIAGUERO » puis passe dans le septeto « Los CRIOLLOS » avant d’être engagé en 1931 par « La CLAVE ORIENTAL », un groupe dirigé par Manuel POVEDA, guitariste et timbalero santiaguero proche de MATAMOROS. Avec cette formation qui prend le nom de « SEPTETO MONTMARTRE » il participe  en 1933 à la tournée à Chicago organisée sous les auspices du cabaret Montmartre dans le cadre de l’Exposition Un siècle de Progrès. Il y fait la connaissance d' Ignacio PIÑEIRO.

Dès le début des années trente il compose ses premiers boléros, « Lamento a mi guitarra », « Conciencia fría »… Sous l’influence  des soneros qu’il côtoie il offre ensuite des boleros-sons tels que « Linda tarde » ou encore « Dame un trago tabernero »…
« Mañungo » quitte POVEDA pour travailler au sein de l’orchestre « CASINO NACIONAL » puis du « SUMMER CASINO ». Très recherché pour ses qualités de guitariste on peut l’entendre avec VALDESPÍ, ARCAÑO à la fin des années trente.


Rafael Ortiz avec la charanga de Arcaño en 1937.

Il chante et joue aussi avec le « QUINTETO TOMÉ » puis dans le conjunto « GLORIA MATANCERA » au milieu des années quarante. Dans cette formation il assure également les parties vocales comme première voix. Il offre à cette formation des guarachas « Hasta el gato » qui est enregistré en 1941, « Rapindey » et « Se aleja el lechón » qu’il enregistre en 1946 prenant la partie vocale sur ce dernier thème.


Outre ses compositions Rafael chante et enregistre également d’autres thèmes avec la « GLORIA MATANCERA » : « Amor de media noche », « El quinto llamando », «  Quiero parrandear »… et au début des années cinquante « Mañungo » chante  en trío avec Juan Manuel DÍAZ et Florencio "Carusito" HERNÁNDEZ « La comadre Dorotea », «  La campana », « El cepillador »…
D’autres conjuntos interprètent également ses œuvres : Le « CASINO  de la PLAYA » enregistre en 1937 « El Plato roto »,   la « RIVERSIDE » « Desconfiaza de amor » à la même époque ; le « HAVANA CASINO » « El vendedor de aves »;  Julio CUEVA, « Zapatero Remendón » au cours des années quarante ... Il accompagne également "Los COMPADRES" pour les enregistrements.

Au début des années cinquante avec sa propre formation il anime la salle de danse Havana Sport puis, en 1954, lorsqu’Odilo URFÉ réactive avec PIÑEIRO le « SEPTETO NACIONAL » Rafael ORTIZ est invité à former partie du septeto entraînant avec lui son chanteur Carlos EMBALE.   Il se maintient dans la formation et en 1969 en devient le directeur jusqu’à la fin des années quatre-vingt, offrant un nombre important de compositions, "Conciencia fria", "Uno,dos, tres", "Madre no me pidas", "Un mensaje de amor"...


"Mañungo", guitare, avec le Septeto Nacional.

Dans cette ultime période il enregistre avec le groupe « Blanca Nieves », «  Un mensaje de Amor », « María Antonieta llegó »…
Ses œuvres continuent d’être interprétées et enregistrées  par « Compay Segundo », « SIERRA MAESTRA », « La VIEJA TROVA SANTIAGUERA »…

© Patrick Dalmace

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